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Monseigneur M. Ludwik Jablonski
Évêque-Primat de l’Église Vieille-Catholique Mariavite
L’une des trames importantes des travaux de la Commission mixte pour le Dialogue Théologique entre l’Église Catholique Romaine et l’Église Vieille-Catholique Mariavite, a concerné les raisons pour lesquelles le mariativisme a été condamné avec une telle sévérité par le Vatican (dont le résultat a été, entre autres, la grande excommunication personnelle de notre sainte mère Felixa Marie-Françoise Kozlowska et du père Jean-Marie Michel Kowalski). Durant les débats, parmi les documents fournis par la partie catholique romaine, s’est trouvée une brochure latine de 1904 « De visionibus et revelationibus Feliciae Kozlowski »(Des visions et des révélations de Felicja Kozlowska), secrète, publiée à très peu d’exemplaires pour les besoins des membres du Saint-Office qui devait se prononcer sur l’avenir des mariavites.
Elle contient le prétendu texte du livre que connaissent tous les mariavites, les Révélations de Mère Kozlowska « Débuts de l’Union des Prêtres ». Lorsque l’on parcourt sommairement la brochure, cela ne saute pas aux yeux, mais si on la compare attentivement avec le texte latin du livre fourni par les mariavites eux-mêmes (retrouvé et publié par le père Wojciech Różyk en 2006) et par le texte polonais connu par de nombreuses publications, il s’avère que ce texte n’est pas authentique, qu’il est spécialement préparé, et donc tout simplement falsifié. On y a laissé tout ce qui témoigne de la vocation de sainte Marie-Françoise à des devoirs concrets dans l’œuvre de la Grande Miséricorde, on y a par contre supprimé tous les textes concernant l’humilité de la fondatrice ou précisant sa relation avec la Mère de Dieu. On y a supprimé les endroits où les Révélations disent que mère Marie-Françoise imitera le plus parfaitement possible la Très Sainte Mère,comme saint François imitait Jésus-Christ le plus parfaitement possible. Puisque nous considérons saint François comme celui qui imite parfaitement le Seigneur Jésus, mais non comme son égal, il en résulte que sainte Marie-Françoise imite parfaitement la Très Sainte-Vierge Marie, mais qu’elle ne lui est pas égale. Ce passage important a été omis. De même,nous n’y trouvons pas l’avertissement que mère Marie-Françoise se souvienne que la Très Sainte-Vierge était l’Immaculée Conception, alors qu’elle-même est pécheresse. Nous nous souvenons certainement tous de l’endroit dans le livre des Révélations où Dieu, mettant à l’épreuve notre fondatrice, lui demande s’il lui suffit de recevoir les grands honneurs terrestres en tant que Supérieure de toutes les congrégations religieuses, ce à quoi notre Mère répond que peu lui importent les fonctions honorifiques terrestres, mais qu’elle désire être sans cesse auprès de Dieu. Cette magnifique conversation avec le Seigneur, ne s’y trouve pas non plus.
En supprimant ainsi onze passages du même ordre dans le texte, entre autres la bénédiction de la Sainte-Trinité qu’elle a reçue après avoir transcrit les Révélations, on lit ce qui reste comme un texte qui ne traduit pas l’humilité etla profondeur spirituelle de sainte Marie-Françoise, ainsi que son obéissance envers Dieu. Rien d’étonnant qu’ainsi« informé » des Révélations de notre Mère, le Saint-Office les ait considérées comme erronées et ait ordonné non seulement la dissolution de la congrégation des prêtres mariavites, mais ait également éloigné la mère Marie-Françoise de tout contact avec les prêtres et les sœurs. Cent ans plus tard, cette affaire commence à s’éclairer. Nous n’avons cependant aucune certitude sur, par qui,quand et comment a été supprimé de la brochure le texte mariavite original et qui l’a remplacé par son propre texte falsifié. Nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses. Que la suite des recherches soit du domaine des historiens.
Mgr M. Ludwik Jabłonski
Évêque-Primat (2007)
co-président de la Commission Mixte
pour le Dialogue Théologique entre
l’Église Catholique Romaine
et l’Église Vieille-Catholique Mariavite